MONOGRAPHIE d'une FAMILLE d'IMMIGRES

Ma photo
////<:>////ALBUM PHOTOS DE FAMILLE ////<:>//// La mise en ligne de la photographie de ces gens vise à les faire voyager dans le présent. Votre visite va les soustraire à la position horizontale des albums de l'oubli ou de la pierre tombale où ils étaient allongés, pour les restituer à la verticalité de la mémoire... ////<:>//// 20 ans après avoir quitté le Togo, voici des réflexions et commentaires d'un immigré LAMBDA qui découvre les images de sa famille. Il mélange des photos d'époque avec des images plus récentes souvent floues ou des photos râtées qui n'en sont pas moins éloquentes.////<:>//// "Taflatche" signifie en mina littéraire " sauf votre respect", car on y découvre une afrique intime : une vision complémentaire car en léger décalage avec les réprésentations auxquelles les journaux télévisés de 20 heures nous ont habitué.////<:>//// Consultation du bas vers le haut recommandée. Pour agrandir les images, cliquez dessus ////<:>//// Ecrivez à: taflatche@gmail.com////<:>////Lisez "Avertissement" dans profil complet.////<:>////

Mon coiffeur n'en fait qu'à sa tête

Qu'il est agréable de donner des conseils aux autres !

Peu de temps avant mon départ en Afrique, me voici ici sous un ciel de France, quelque part en province, avec ce début de Rasta poussant sur ma tête en jachère. J'ai voulu les faire couper avant de rentrer, car cette coiffure ne correspondait pas chez moi à une forme de manifestation identitaire. C'était juste un concours de circonstances qui a duré trois mois. Il eut donc été inopportun que je revienne en Afrique ainsi après 10 années d'absence, les laissant croire que j'étais devenu un Rastaman, ce qui les aurait induit en erreur à mon sujet. Mais pris par le temps et passablement stressé par les grèves dans les transports en commun parisien quelques jours avant mon départ, j'ai décidé de rentrer avec ces cheveux sur ma tête.

Avec ma mère, cela s'est très bien passé puisqu'elle m'a dit : qu'est-ce que c'est que ce Rasta que tu as sur la tête ?" A quoi, je lui ai répondu par " Où veux-tu que ce soit d'autre que sur ma tête, ailleurs ?" Ce furent nos premiers mots échangés. Et dès lors tout se passa bien. Je ne vous cacherai pas que j'appréhendais un peu ce moment et qu'avant de descendre la saluer au matin, puisque j'étais arrivé dans la nuit, j'avais tourné en rond un moment dans ma chambre. Mon sens de la repartie que je tenais d'elle l'a semble t-il, rassuré sur moi. Je n'ai même pas eu besoin de lui expliquer que je comptais les couper dans la journée. Elle ne fut pas la seule à me dispenser d'explication sur le sujet. La confiance était là.

En revanche pour d'autres, l'occasion était très belle pour me faire la morale. Tous les fantasmes anti-rasta étaient égrainés pour me dissuader de poursuivre dans cette voie perrilleuse. A commencer par mon coiffeur Bozambo, qu'il s'appelle... - celui de mon enfance, qui n'en faisait qu'à sa tête au point qu'à l'époque j'avais fini par le boycotter. Rien n'a faire, l'occasion était trop belle pour les calmer. Faut dire que c'est agréable et fort rassurant de donner des leçons de bonnes conduites ; après coup on doit se sentir beaucoup mieux soi-même. Je les ai donc laisser faire sans les rassurer outre mesure sur ce qu'il en était réellement de mes cheveux ! C'était en quelque sorte, "Faites moi des remontrances à volonté, c'est cela le cadeau que je vous fais. "

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